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La tiny house ne cesse de faire parler d’elle et pour cause, c’est l’habitat alternatif à la mode depuis quelques années. Elle symbolise toute une génération désireuse d’éviter une vie moins routinière que celle de leurs parents. Les mots d’ordre sont : liberté, minimalisme et aventure !
Mais qui est-elle vraiment cette fameuse tiny house ? Il s’agit d’une toute petite maison qui mesure entre 10 à 20 m² qui peut être mobile ou statique. Par mobile, on sous-entend que la tiny house peut être tractée par un véhicule adapté au poids de cette dernière. Mais la tiny house peut être également “sédentaire”, dans le sens où elle peut être posée sur un terrain comme une maison traditionnelle, sur fondations en dur.
Toutefois, c’est encore sur 4 roues qu’on l’a connaît le mieux, eu égard aux reportages toujours plus nombreux sur les tiny houses qui parcourent la France ou l’Europe de long en large. Relativement peu chère, à partir de 10000 euros, cette sorte de micro-maison mobile se transporte à peu près partout. L’avantage est évident : casser le train-train quotidien et changer d’endroit au gré de nos envies. La tiny house devient ainsi synonyme de liberté de mouvement et financière.
Pour autant, la tiny house n’a-t-elle que des avantages ? Si elle est désormais devenue un mode de vie incontournable pour certains, toujours est-il que pour d’autres, l’enthousiasme des débuts tend à disparaître avec le temps. Nous allons voir dans cet article l’intérêt d’acquérir une tiny house tout en exposant quelques-unes de ses contraintes à vivre.
Les premières tiny houses
Rappelons tout d’abord que les tiny houses ne sont pas une invention franco-française, mais américaine. En effet, les tiny house ont vu le jour aux Etats-Unis au début des années 2000, mais c’est surtout après 2005 et notamment à la suite du passage de l’ouragan Katrina que le concept se développe. La tiny house répond alors parfaitement aux besoins de ceux qui ont tout perdu. Il faut se reloger rapidement et rester mobile, le temps de récupérer l’argent des assurances pour se réinstaller. Sauf qu’en essayant cet habitat à l’origine temporaire, le concept séduit et certaines personnes finissent par l’adopter complètement.
C’est la crise des subprimes de 2008 qui achève de populariser les tiny houses avec plusieurs millions de personnes incapables de rembourser leur prêt immobilier. Les maisons sont saisies et l’urgence de la situation nécessite de se tourner vers des habitats alternatifs de de type mobile home ou.. la tiny house !
Au fil du temps, la tiny house n’est plus seulement une réponse à une situation critique, elle devient un habitat alternatif à part entière, encensé par ses utilisateurs qui y voient une manière de mettre un pied hors du système.
La tiny house : le concept
La tiny house est un habitat qui se veut, sinon écologique, garant d’un mode de vie minimaliste avant tout. L’objectif est de s’affranchir de la société de consommation et de réduire ses besoins au plus strict minimum. Cette contrainte est avant tout dictée par la taille de la tiny house : entre 9 et 20 m² en moyenne. Difficile donc d’espérer y intégrer un dressing XXL. Les tiny houses font donc appel à toute la matière grise des concepteurs pour faire rentrer en moins 20 m² tout le confort auquel on est en droit d’attendre d’une maison conventionnelle, sans l’espace au sol.
On n’insistera jamais assez sur la qualité de l’aménagement intérieur (c’est à dire la manière dont sont agencés les meubles et objets qui composent la tiny house), essentielle pour une vie en tiny house réussie. Ce n’est pas pour rien que les concepteurs s’inspirent des camping-cars, des mobile homes, et même des hôtels capsules japonais pour optimiser chaque cm² d’une tiny house. A noter que l’on distingue la tiny house du mobile home ou de la caravane par son look très similaire à celui d’une maison conventionnelle. D’un point de vue de son fonctionnement, elle est également plus proche d’une maison traditionnelle, ne serait-ce qu’en matière de conception thermique et d’isolation, plus efficace énergétiquement parlant que les camping-cars, sans oublier le confort.
En résumé, il s’agit bien d’une maison miniature, sur roues ou non, idéale pour toute personne ou couple souhaitant vivre plus simplement et où il le souhaite, au gré de ses envies. Pour les amoureux de la nature, on recherchera les coins qui autorisent le stationnement de ce type de véhicule et on rentrera en contact avec une communauté très dynamique composée de résidents sédentaires qui offrent parfois un bout de jardin pour s’alimenter en eau et électricité. La tiny house c’est donc également l’occasion de comprendre plus avant la notion de solidarité, commune à tous les habitats alternatifs que sont l’habitat en yourte, en camion aménagé, ou en tiny House.
Une maison de jardin ?
On a également tendance à oublier que toutes les tiny houses ne sont pas nécessairement destinées à être mobiles et ne sont donc pas montées sur 4 roues. Certains fabricants proposent d’en faire tout simplement une jolie maison de jardin très confortable avec cuisine, petit séjour, salle de bain et chambre, pour soi-même ou des amis de passage. Rien n’a voir donc avec un abri de jardin ! Avec sa maison de jardin, les possibilités se multiplient : elle peut servir par exemple de maison de vacances si vous possédez un terrain en campagne. Vous pouvez également la mettre en location pour des visiteurs de passage ou encore la louer à un étudiant. Bref, les possibilités sont nombreuses. L’avantage est que ce type de petite maison s’installe très rapidement (en moins d’une semaine en général) et que le concepteur s’occupe de toutes les démarches administratives auprès de la mairie pour une livraison d’une tiny house “clés en main”.
L’idée de mobilité ?
Pour certains, c’est l’idée de mobilité qui domine tandis que d’autres apprécieront simplement de pouvoir vivre dans une toute petite maison aménagée. S’il est techniquement possible de déplacer une tiny house tous les jours, c’est rarement l’objectif de ses utilisateurs. Une tiny house reste relativement lourde à déplacer et faire plusieurs dizaines de km tous les jours n’est pas souhaitable, contrairement aux fourgons aménagés qui sont des véhicules conçus avant tout pour faire de la route. Une tiny house, quant à elle, implique davantage l’idée d’ancrage. On s’installe pour quelques semaines, un ou plusieurs mois, voire plus, dans un lieu qui nous ressemble.
Quel budget pour une tiny house ?
Imaginez une vie sans taxe foncière ou taxe d’habitation ! Certes il faudra vous acquitter d’une taxe annuelle sur les résidences mobiles de 150 euros (résidences mobiles terrestres de moins de dix ans, 100 euros au-delà de 10 ans), mais il faut bien avouer qu’en matière d’imposition fiscale, ce n’est pas une tiny house qui va vous ruiner.
Toutefois, une tiny house est loin d’être gratuite. Comptez au minimum 2000 euros/m², ce qui est supérieur aux 1750 euros/m² pour une maison classique. Sa structure compacte implique qu’elle doit concentrer un certain nombre d’équipements sur un minimum de surface.
La facture peut également s’alourdir si l’on exige des dispositifs de chauffage de type panneaux photovoltaïques, chauffage au gaz, ou d’autres solutions d’autonomie coûteuses à intégrer, sans oublier le confort sanitaire (douches, w.c.), et les équipements électroménagers.
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En résumé : les avantages d’une tiny house
- Gagner l’autonomie : même si le plus simple reste encore de trouver un terrain raccordé à l’eau et l’électricité, il est tout à fait possible d’être parfaitement autonome avec une tiny house.
- Accéder à la propriété : pour environ 30 000 euros, vous pouvez être logés dans des conditions de confort tout à fait décentes. Certes, l’espace n’est pas au rendez-vous, mais les conditions de vie restent très agréables (nettement supérieures au van ou fourgon aménagé). Vous pourrez également revendre votre tiny house facilement grâce à un marché de l’occasion très dynamique.
- La mobilité bien sûr : C’est son attrait principal, mais nous avons vu plus haut que la version “sédentaire”, c’est-à-dire non mobile, offre de nombreuses possibilités. Montée sur roues, elle vous permet d’aller où vous le voulez, quand vous le voulez, et ce pas uniquement en France, mais partout en Europe. Un atout de taille pour les baroudeurs.
- L’isolation : Contrairement aux autres types d’habitats mobiles, la tiny house jouit d’une très bonne isolation, comparable à celle d’une maison contemporaine. Elle est conçue pour que les résidents qui y habitent toute l’année.
Les contraintes d’une tiny house
La tiny house n’est pas uniquement synonyme d’avantages. On oublie un peu vite qu’elle est soumise à une réglementation claire et parfois contraignante. Par exemple, contrairement à la croyance populaire, il n’est pas toujours possible de se garder là où on le souhaite (il est souvent nécessaire d’obtenir des autorisations).
Côté vie de famille, c’est également difficile. Avec en général moins de 20m², l’espace est insuffisant pour accueillir plus de 2 personnes. La promiscuité influe sur la qualité des relations et plus il y a de monde dans une tiny house, plus on risque de se trouver très vite à l’étroit, surtout avec des enfants qui ont de l’énergie à revendre. Beaucoup de témoignages abondent en ce sens. Pour cette raison, les retours d’expériences de personnes habitant en tiny house sont dans l’écrasante majorité des cas des personnes seules ou des couples sans enfants.
Les réparations et l’usure de la tiny house ne sont pas à éluder également. Si vous avez l’esprit baroudeur et que vous aimez sortir des sentiers battus avec votre tiny house, il conviendra de faire très attention à limiter sa vitesse pour ne pas accélérer l’usure de l’essieu et des divers éléments qui composent la tiny house.
Chauffer et refroidir sa tiny house peut également poser problème selon les saisons. Il faudra trouver le meilleur compromis possible entre les panneaux solaires qui impliquent la mise en place de batteries lourdes pour stocker l’énergie, et des solutions plus classiques comme le gaz qui reste une énergie fossile et va à l’encontre de l’esprit écologique d’une tiny house. Bien entendu il reste le bois, mais il est lourd et comment le stocker ? Enfin, si vous voulez limiter votre consommation énergétique, les plaques électriques et le micro-ondes sont à déconseiller.
Grâce à une demande soutenue, ce sont désormais plusieurs dizaines de concepteurs et fabricants qui commercialisent les tiny houses en France. De fait, on ne peut plus parler de mode passagère. La tiny house est devenue un type d’habitat alternatif durable avec toujours plus d’adeptes désireux de vivre “différemment”. Sa grande polyvalence lui permet aussi bien de parcourir les régions françaises que d’être utilisée comme une petite maison de jardin secondaire pour les vacances.
Et vous, qu’en dites-vous de cette petite maison pas comme les autres ?