La pompe à chaleur: question de puissance
Le problème lorsque l’on choisit ce type de matériel assez onéreux (pompe à chaleur) est de bien calculer la puissance nécessaire. Ne vous laissez pas abuser par les crédits d’impôt, c’est souvent un bon moyen pour les fabricants d’augmenter leur prix et leurs marges au détriment du contribuable.
En effet, si vous disposez d’une chaudière d’une puissance importante, il y a de fortes chances pour que la puissance réelle de votre installation de chauffage soit bien inférieure soit par exemple 10 kW pour une chaudière de 23 kw, cette puissance étant un minimum pour la production d’eau chaude sanitaire.
Pour mieux comprendre la manière de raisonner dans le choix d’une PAC, prenons l’exemple suivant :
– Imaginons donc une maison correctement isolée de 120 m2 de surface habitable soit un volume de 300 m3.
– Si l’on prend un coefficient G ou B de 1 w/m3/°C cela nous donne 300 w de déperditions par degré d’écart entre la température ambiante et la température extérieure.
– En supposant une température de confort de 19 °C et une température extérieure de base de – 7°C (variable selon les régions), nous avons donc un delta T de 26 °K ce qui va nous donner un besoin maximum de chauffage de 300 w x 26, soit 7800 W.
Cette puissance calculée ne correspond, tout au moins en théorie, qu’à des conditions extrêmes de température qui ne se produiront que très peu dans l’année voire pas du tout. Or si l’on prend le cas de l’aérothermie, c’est à dire une pompe à chaleur équipée d’un évaporateur à air, on sait que plus la température va baisser moins le rendement sera bon.
Mais peut-être n’est-il pas besoin d’installer une pompe à chaleur capable de fournir toute la puissance à chauffer.
Il est peut-être intéressant de réduire un peu la puissance de la PAC et garder l’ancienne chaudière pour les coups de froid, ce qui présente les avantages suivants :
– La PAC est moins chère à l’investissement.
– La puissance électrique à mettre en jeu est inférieure, en particulier dans les phases de démarrage.
– L’investissement est plus facile à rentabiliser.
Le calcul de la puissance à installer devient donc :
(7800 w / 26) * 16 = 4800 w.
Si vous achetez un matériel d’une puissance de 5 kW environ, vous pouvez chauffer au moins 90 % du temps sans allumer la chaudière avec une consommation en marche d’environ 1,3 à 1,5 kW.
Et si de surcroît, vous réalisez dans le même temps des travaux d’isolation thermique permettant de diminuer les besoins globaux, il y a de fortes chances pour que la température de non-chauffage chute également dans des proportions intéressantes.
En clair, cela veut dire que non seulement, vous allez baisser le besoin de chauffage mais, cerise sur le gâteau, la température à laquelle vous allez devoir démarrer le chauffage va baisser de 1 ou 2 degrés.