Sommaire
Le vert – entendez l’écologie ou les ressources renouvelables et non polluantes – est à la mode et cette tendance n’est pas prête de s’inverser, pour des raisons aussi bien éco-logiques (la planète suffoque du fait des activités humaines) qu’économiques, sanitaires et humaines mais aussi car le gouvernement s’est engagé à réaliser l’objectif ambitieux de 33% d’énergies renouvelables en 2030 (contre 17,2% actuellement). On connaît désormais de mieux en mieux l’électricité verte, produite grâce aux énergies naturelles (éolien, solaire, thermique, biomasse, etc.) mais on connaît moins bien le gaz vert, produit issu de la biomasse qui fonctionne de la même manière que le gaz naturel. Voyons ici en quoi cela consiste, comment il est produit, comment l’obtenir et quelles sont les incitations du gouvernement pour ce type d’énergie renouvelable dans le cadre de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence.
Qu’est ce que le gaz vert ?
Gaz bio, gaz renouvelable, gaz vert : 3 appellations pour une même chose, le biogaz ou le biométhane issu de la décomposition de matières organiques : déchets ménagers, verts, agricoles ou industriels valorisés. Un méthaniseur (aussi appelé un digesteur) chauffe les matières organiques en question. Sous atmosphère réductrice (sans oxygène ou presque) les bactéries se développent et libèrent un gaz riche en méthane : le biogaz. Une fois purifié (pour qu’il se rapproche au maximum du gaz naturel) et contrôlé, il devient le biométhane, prêt à être injecté dans le réseau de gaz existant. Cette méthanisation produit également un déchet solide, le digestat, utilisé comme engrais 100% naturel et écologique.
- Le biométhane a les même caractéristiques et usages que le gaz naturel : on peut l’utiliser :
- pour se chauffer et pour produire de l’eau chaude sanitaire via une chaudière à gaz classique
- pour cuisiner
- pour produire de l’électricité
- comme carburant pour les véhicules
La différence est que le gaz naturel est issu d’une énergie fossile difficilement renouvelable et non locale, contrairement au biométhane qui est une énergie 100% renouvelable et locale.
Le biométhane participe à un écosystème vertueux de gestion économique des déchets, de pérennisation de la filière agricole et d’emplois locaux, de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles et de limitation de notre emprunte carbone (celle ci est en effet 10 fois moins élevée que pour le gaz naturel). En un mot, il permet de réaliser un pas de plus vers la transition énergétique.
Lire également sur un sujet proche : gaz naturel, propane et butane: comment faire son choix ?
Comment faire la transition vers le biogaz ?
Le biométhane ayant les mêmes caractéristiques que le gaz naturel, il peut être injecté dans le réseau existant et se substituer au gaz naturel sans qu’il y ait besoin d’installations ou d’appareils spécifiques.
Depuis l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence en juillet 2007, les français ont la possibilité de choisir librement parmi les différents acteurs du marché et les différents types de sources d’énergie.
A l’heure actuelle, il existe plusieurs types de fournisseurs de gaz vert, tel que Gaz de Bordeaux qui propose une offre de gaz à 33% renouvelable. Cela veut dire que 33% du gaz est créé par la fermentation de déchets organiques issus des unités de méthanisation de Gaz de Bordeaux.
Attention, notez que certains fournisseurs se font appeler « gaz vert » alors qu’ils proposent du gaz naturel classique mais en offrant une compensation en achat de crédit carbone.
La meilleure façon de décider vers lequel souscrire un contrat est de comparer les offres grâce à l’un des nombreux comparateurs en ligne. Notez que le gaz vert est un peu plus cher que le gaz naturel (il est en effet plus cher à l’achat pour le fournisseur) mais la différence n’est pas significative. Comme pour le gaz naturel, les prix au kWh et abonnement dépendent de vos habitudes de consommation et de votre lieu de vie.
Une fois votre choix fait, il est très simple de changer de fournisseur de gaz et cela n’entraîne pas de frais ni de coupure de gaz, et ne nécessite pas non plus de changer de compteur de gaz. Vous n’avez qu’à choisir un fournisseur en fonction de l’offre qui convient à votre consommation et c’est lui qui se chargera de résilier votre ancien contrat.
Lire aussi : chauffage au gaz : les dernières innovations
Une source d’énergie encouragée par le gouvernement
A l’heure actuelle, la production de biométhane est encore limitée en France (1% de la production de gaz contre 20% en Suède ou en Allemagne), cependant, dans le cadre de la loi de transition énergétique, un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz a été fixé pour 2030. Sa production va donc fortement augmenter dans les années à venir et elle est encouragée par l’État qui a investi 1,5 milliard d’euros dans des infrastructures (méthaniseurs, etc.) et multiplie les aides au financement des énergies renouvelables pour les particuliers aux revenus modestes. On pense ici à des mesures telles que le Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique (le CITE), le Chèque Energie, la Prime Rénov et le Coup de Pouce Chauffage, autant de dispositifs qui contribuent à payer sa facture d’énergie ou à financer ses travaux de rénovation énergétique s’ils permettent de réduire votre emprunte carbone.
Vous l’aurez compris, le gaz vert a de l’avenir et c’est un excellent moyen de réduire son emprunte énergétique tout en s’offrant une transition facile et rapide. Savoir que l’on fait du bien à la planète en faisant cuire ses pâtes ou en rinçant son shampoing, c’est tout de même un vrai plus !