Sommaire
La norme qui garantit la sécurité dans l’habitat
En France, c’est la norme NF C15-100 qui réglemente les installations électriques basse tension. Elle s’applique à toutes les étapes : conception, réalisation, vérification et entretien.
Son objectif est la protection des personnes, le confort et la sécurité d’utilisation de l’installation électrique et la prise en compte des évolutions technologiques et sécuritaires.
Avant toute chose, notez bien que la mise aux normes de votre installation électrique est la condition sine qua non pour obtenir le Certificat de Conformité du Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité) attestant de la régularité de votre installation. Celui-ci est obligatoire pour les logements neufs ou si vous avez fait des travaux de rénovation importants.
Ce certificat vous sera demandé entre autres :
- pour souscrire un contrat auprès d’un fournisseur d’électricité si votre alimentation a été suspendue pendant les travaux
- par votre assureur pour être couvert par votre assurance habitation
- en cas de vente ou location de votre logement
Cuisine et salle de bain : quelles sont les normes électriques ?
Dans un logement, la salle de bain et la cuisine sont les deux pièces dans lesquelles se concentrent la majorité des accidents domestiques : produits dangereux, appareils électriques et prises de courant à proximité de points d’eau, objets tranchants… les occasions sont nombreuses.
Que vous décidiez de faire intervenir un professionnel ou préfériez faire votre installation électrique vous-même, nous vous conseillons avant tout de choisir du matériel électrique de qualité pour la mise aux normes de votre installation électrique de cuisine ou de salle de bain.
Lire également : Chauffage: tous les matériaux, classifications et normes
Cuisine : le point sur les normes électriques en vigueur
Avec l’automatisation des tâches ménagères, les appareils d’électroménagers ont envahi nos cuisines et plus que jamais, la cuisine est la pièce de la maison qui nécessite le plus de prises de courant. Il ne s’agit pas cependant de les installer au gré de nos envies.
La version la plus récente de la norme NFC 15-100 datant de 2016 préconise de nouvelles règles concernant les installations électriques dans les cuisines :
Des prises dédiées pour les équipements
Dans sa nouvelle version, la norme impose l’installation:
- Pour une petite cuisine de moins de 4 m², d’un circuit dédié de 3 prises électriques
- Pour les cuisines de plus de 4 m², d’un circuit dédié de 6 prises électriques, dont 4 sur le plan de travail situées à une hauteur d’au moins 8 centimètres au-dessus de ce dernier (et en aucun cas au-dessus de l’évier ou du plan de cuisson)
- Une de ces prises doit impérativement se trouver à proximité de l’interrupteur principal de votre pièce.
- Plaques de cuisson et four associé ont besoin d’un circuit dédié branché sur un disjoncteur 32 A max du fait de leur puissance (section du fil 6 mm²).
- Lave-vaisselle, four séparé ou autre électro-ménager comme un éventuel lave-linge, sèche-linge ou hotte de cuisson doivent avoir leur leur propre circuit dédié branché sur un disjoncteur de max. 20 A (câble de 2,5 mm²)
- Un frigidaire ou congélateur séparés nécessitent eux aussi leur propre circuit dédié branché sur un disjoncteur de 16 A
- La prise supplémentaire pour la hotte doit obligatoirement être installée à minimum 1,80 m du sol
- Installer au moins une prise RJ 45 pour un éventuel téléphone, télévision ou un dispositif domotique (ex. éclairage, volet roulant ou chauffage commandé à distance)
Les prises murales supplémentaires
Attention, si vous souhaitez installer d’autres prises murales dans votre cuisine, cela nécessitera un second circuit électrique séparé.
Réfléchissez bien aux appareils que vous aurez besoin de brancher ou de charger : radio, smartphone, tablette, enceinte hifi ?
N’oubliez pas non plus le branchement aspirateur, très utile lorsqu’il vous faudra nettoyer votre cuisine, idéalement situe à environ 25/30 cm du sol.
Sur un sujet connexe : Normes & labels, savoir s’y retrouver
Dernier point : l’éclairage
La norme impose :
- au minimum un point d’éclairage principal au plafond (elle conseille mais n’impose pas un second point près de l’évier)
- que les interrupteurs soient situés entre 90 et 130 cm du sol (boîtiers DCL) – ceci concerne les interrupteurs des lumières ou des commandes domotiques (boitier de commande à distance des volets roulants, chauffage, etc.)
- Cela va de soi, mais on conseille également que l’interrupteur commandant le ou les points d’éclairage soient situés à l’entrée de la pièce, sur le mur opposé au sens d’ouverture de la porte pour être facilement manipulable dès l’entrée ou la sortie de la pièce.
Salle de bain : le point sur les normes électriques en vigueur
Dans la salle de bain, le danger électrique principal est bien sûr l’omniprésence de points d’eau et le fait que l’eau, ainsi le corps humain (particulièrement lorsque nous sommes pieds nus comme c’est souvent le cas dans une salle de bain !) sont conductibles. Les règles de mise en conformité de l’installation électrique sont donc particulièrement strictes dans les salles de bain.
Les règles de base de l’installation électrique
La norme NFC impose de relier son installation électrique à une prise de terre pour éviter les risques d’électrocution
Il est impératif de faire installer un dispositif différentiel haute sécurité (DDHS) de 30 mA dont le rôle consistera à couper le courant en cas de danger
Les codes de répartition des volumes
La norme divise l’espace de la salle de bain en 4 volumes du plus dangereux (= plus proche de l’eau) au moins dangereux (= moins proche de l’eau) – référerez-vous à cette codification simple pour savoir adapter l’installation électrique et l’utilisation de vos appareils.
- Volume 0 : il s’agit de la baignoire ou du bac à douche. Interdiction absolue d’installer une prise ou d’utiliser un appareil électrique.
- Volume 1 : au-dessus de la baignoire (sur une hauteur de 2,25 m), seuls un interrupteur et une applique lumineuse sont autorisés (interrupteurs base tension étanches). Il est également possible d’y installer un chauffe-eau équipé d’un disjoncteur différentiel de 30mA afin de prévenir le risque de court-circuit.
- Volume 2 : tout ce qui est proche du bac à douche ou de la baignoire (sur une largeur d’environ 60 cm et une hauteur d’environ 3 m) : autorisation des appareils de chauffage et d’éclairage uniquement de classe II possédant une double isolation (fonctionnelle et matérielle) des parties actives.
- Volume 3 : tout l’espace restant (sur une hauteur limitée à 2,25m) – la règlementation autorise tous les appareils électriques de classe I (liaison à la terre pour les parties métalliques) et les prises de courant à condition qu’elles soient étanches.
- Attention au « volume caché” ; il s’agit de l’espace sous la baignoire ou le receveur de douche: interdiction d’y installer un appareil électrique !
Appareils électriques : Attention à l’Indice de Protection IP
Cet indice définit par la norme internationale IEC 60529 de la Commission Electrotechnique Internationale, classe le degré de résistance des équipements électriques aux corps solides (tels que la poussière) et liquides (eau, huile etc.) – donc leur étanchéité. Il est impératif de vous référer au tableau des indices IP mais il est facile de retenir que plus le chiffre est élevé, et plus la résistance de l’objet est grande face à l’élément.
Dans une salle de bain, il est déterminé par les volumes :
- dans le volume 1, un IP 67 ou 68 est conseillé
- dans le volume 2 un IP de 44 est tout à fait adapté
- dans le volume 3, un IP20 est suffisant.
Mise aux normes du tableau électrique général
Si vous avez refait l’électricité de votre salle de bain ou de votre cuisine, une mise aux normes du tableau électrique général s’impose également.
Le rôle du tableau électrique consiste à distribuer, contrôler et protéger les différents circuits électriques qui alimentent chaque pièce.
La norme NF C15-100 impose des mises à jour concernant :
- l’étiquetage du tableau électrique, qui doit être claire et simple
- la présence de disjoncteurs électriques à connexion automatique
- la présence d’interrupteurs différentiels permettant d’éviter les risques d’électrocution, en détectant les fuites du courant électrique.
Vous l’aurez compris, une mise aux normes de votre installation électrique de salle de bain et de cuisine est une étape indispensable pour assurer la sécurité des usagers et de l’installation qui répond à des critères précis qu’il faut savoir respecter à la lettre. Nous espérons que ce guide vous aura été utile !
Merci votre article et les différentes informations !
Bonjour,
Pas de norme IP sur l’éclairage du point d’eau de la cuisine ? Étrange.
Merci d’avance.