Plus qu’une mode, c’est une véritable révolution: les français font des travaux de rénovation, et non sans raison. Plus de 70% d’entre eux déclarent s’engager dans des travaux en premier lieu pour améliorer leur confort thermique et donc leur confort de vie.
De manière assez surprenante, la volonté de réduire leurs dépenses d’énergie ou bénéficier des baisses d’impôt n’arrive qu’en seconde position. C’est dire l’importance d’une performance énergétique mieux maîtrisée.
Autre statistique intéressante: Environ 60 % des ménages ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique dans leur logement ont bénéficié d’une ou plusieurs aides financières. Il s’agit de primes diverses versées aux ménages et censées favoriser la prise de décision en faveur de des travaux de rénovation. Parmi ces dernières: la TVA à taux réduit de 5,5 %, le CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique), les subventions de l’Anah, les primes énergie, l’éco-prêt à taux zéro, sans oublier les subvention locales propres à chaque région.
Au delà d’un choix esthétique et de confort c’est donc un choix environnemental directement lié au processus de transition énergétique dans lequel la France s’est engagée depuis plusieurs années. L’objectif affiché est la réduction de notre empreinte énergétique sur la planète sans pour autant sacrifier notre confort thermique.
Avec près de 12 000 euros de montant moyen des travaux, les français sont friands de travaux de rénovation, mais pas n’importe lesquels: isolation, remplacement d’une fenêtre simple vitrage pour du double vitrage, les travaux de rénovation énergétique sont précis et se multiplient au gré des coups de pouce financiers.
Nous allons voir dans cet article quels travaux de rénovation ont été les plus plébiscités de 2015 à aujourd’hui.
1. L’isolation des combles
Représentant environ 1 chantier subventionné sur 5, l’isolation de la maison représente le segment de marché le plus demandé en matière de travaux de rénovation, avec notamment en tête de liste l’isolation des combles parmi tous les autres types de travaux d’isolation. A noter qu’il peut s’agir de combles perdus comme aménageables.
Cet engouement s’explique notamment par l’entrée en vigueur du crédit d’impôt et de la prime énergie, sans compter les études publiques (celle de l’Ademe notamment) qui incitent très fortement à la rénovation des combles. L’Ademe rappelle, par exemple, que 30 % des déperditions thermiques d’un logement sont dues à une mauvaise isolation de la toiture.
C’est en effet le chantier (l’isolation des combles) qu’il est recommandé de mettre en œuvre avant de remplacer son ancien système de chauffage énergivore par un autre plus performant et plus respectueux de l’environnement.
2. Le chauffage au bois (poêle à granulé de bois ou à bûches)
Second dans cette liste des travaux de rénovation les plus plébiscités par les français, le poêle à bois fait des émules au sein de foyers car il est tout à fait capable de remplacer une chaudière classique. Les gouvernements successifs encourageant explicitement les alternatives aux énergies fossiles, c’est la filière du bois dans son ensemble qui tire très largement son épingle du jeu !
Dans une France qui se plaît à retrouver les valeurs traditionnelles, le poêle à bois fait figure de retour aux sources. Mais ce n’est pas tout. Il faut dire que les aides financières disponibles rendent aujourd’hui cet investissement beaucoup plus accessible que par le passé.
Le poêle à bois est très apprécié notamment pour ses excellentes performances thermiques et sa rentabilité en terme d’investissement. Il est l’une des solutions privilégiées à l’heure actuelle pour se chauffer en hiver. Sous forme de granulés, il est très économique à l’usage, même si le poêle lui même représente encore à l’heure actuelle, un investissement encore relativement conséquent.
Comptez une moyenne de 3000 à 4000 euros pour un poêle à granulé de bonne facture. Les prix peuvent s’envoler bien au delà de 6000 euros pour des poêles plus sophistiqués et performants.
Du reste vous pourrez tout de même bénéficier d’aides financières pour l’installation d’un poêle à bois, et notamment la prime énergie, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), le taux de TVA réduit de 5,5% et l’éco-prêt à taux zéro pour ne citer que ces derniers.
3. Isolation des fenêtres
L’isolation des fenêtres ou a longtemps été le champion des travaux de rénovation. Ce n’est plus le cas, même s’il conserve tout de même une place de choix dans cette liste.
Le double vitrage est désormais devenu presque une norme dans les constructions neuves. Toutefois, la demande est toujours aussi dynamique dans le cadre de la rénovation d’habitats plus anciens. On remplace ainsi les fenêtres par du double ou triple vitrage pour optimiser les performances globales de son chauffage.
Inutile donc de s’attaquer au système de chauffage dans sa globalité si l’on a pas bien isolé ses fenêtres en première instance. On estime ainsi qu’environ 15% des des déperditions thermique d’une maison se font par les fenêtres.
- Là encore de nombreuses aides sont disponibles pour financer l’achat de fenêtres à double vitrage. Ces dernières années les ventes ont été boostées par le crédit d’impôt. A noter que ce dernier est prolongé jusqu’à fin 2019. Le CITE propose une prise en charge de 15% du prix de la fenêtre (limite de 100 euros / fenêtre) s’il s’agit d’un remplacement de fenêtre simple vitrage. Il existe également la Prime Eco Energie d’Auchan pour les fenêtres avec vitrage isolant.
4. Isolation des murs
En quatrième position se place l’isolation des murs avec plus de 10% des projets de rénovation réalisés en France. Et ce n’est pas un hasard puisque l’on estime que plus de 20% des déperditions thermiques d’une maison se font par les murs. Bien isoler les murs permet donc de réaliser des économies d’énergie conséquentes.
Au demeurant, il s’agit de travaux nettement plus soutenus que pour un simple remplacement de fenêtres par exemple.
Si les murs ont mal été conçus à l’origine ou que ces derniers appartiennent à une maison ancienne, les travaux peuvent rapidement devenir titanesques. Avec une isolation par l’intérieur (ou l’extérieur) très coûteuse, tout aide financière est la bienvenue.
- Parmi les aides disponibles, on note le crédit d’impôt pour la transition énergétique de 30%, l’éco-prêt à taux zéro, et, si vous êtes éligible, les aides de l’Anah (Agence nationale de l’habitat).
5. Chaudière gaz à condensation
Il s’agit de travaux visant à remplacer une chaudière trop énergivore. Avec environ 8% des travaux de rénovation énergétique réalisés par les français, la chaudière gaz à condensation est une solution plébiscitée pour son rendement énergétique.
En effet, ce type de chaudière permet de réduire sa consommation de plus de 30%, ce qui est considérable et permet un retour sur investissement rapide (de l’ordre de 5 ans). Avec une demande qui croît chaque année, elle est éligible à différentes aides financières. Son installation est similaire en tout point à celle d’une chaudière classique.
- Parmi le dispositif d’aides et de subventions, on note la Prime énergie, le crédit d’impôt, TVA réduite à 5,5%, l’éco-prêt à taux zéro, sans oublier, dans certains cas, les subventions de l’ANAH.
En résumé
On note que ce sont les travaux qui engagent le confort thermique qui sont les plus plébiscités, avec notamment l’isolation des ouvertures (la toiture et les murs) qui viennent en complémentarité du système de chauffage. L’un ne fonctionne pas sans l’autre. On incite donc les Français à prévenir plutôt que guérir.
Avec les diagnostics de performance énergétique bientôt gratuits pour les ménages les moins fortunés, l’heure est donc à la rénovation énergétique, et ce pour tout le monde.